Ouh là, je veux pas dire mais pour moi ça dérape sérieux, ca tourne à une sorte de moralisme de bon ton qui pour moi se situe au même niveau que le clip des pouffes .
Alors c'est que tu n'as pas compris ce qu'on a dit (mais on s'est aussi sûrement mal exprimé, faut avouer)... Reconnaître des valeurs propres à une société démocratique et attachées au respect d'autrui, notamment à travers l'image, n'a rien d'un moralisme bêta... Quant au bon ton, ça doit faire longtemps que tu n'a pas lu de mes tirades.... Le bien pensant, le politiquement correct et moi, ça le fait pas bien...
Déjà, cette expression, les pouffes, a été utilisée par Mr n' Fake, me hérisse. Qu'est ce qu'elles ont de moins que nous ? Un manque de culture ? Et alors... Et pour expédier ce clip, perso, j'aurais tendance à le trouver réjouissant à l'heure où bon nombre voudrait nous ramener à un puritanisme qui me rappelle la France de De Gaulle ou de Pompidou. Voire pire. Mais bon, ce qui m'a amené à écrire, à devenir journaliste, c'est Henry Miller et lui, aimait bien aussi les pouffes.
Aime autant les pouffes et Miller que tu veux... Mais ça n'est pas ça qui rehausse leur condition (aux pouffes ; pour Miller, y a prescription), et je ne vois pas ce qu'il y a de mal à constater que les pouffes sont vulgaires. Et personne ne leur a reproché leur manque de culture. On déplore seulement leur manque de conscience de soi qui les empêche de voir leur vulgarité, et leur condition que tu n'irais pas envier je suppose... Car ce qu'elles ont en moins, ça n'est pas seulement de la culture, c'est aussi de l'aptitude à penser, ce qui est beaucoup plus gênant.
isolé du monde, dans un grand calme, et tu as écouté plein de choses sans aucune faute de goût, sans une once de vulgarité, du Nono, du Ligeti, etc, et sortant de ces quelques heures hors du monde, tu tombes sur cette :#%$!:
J'aime beaucoup le sans aucune faute de goût...
Ça s'appelle juste de l'humour, du second degré... C'est fait en effet pour faire sourire, car il va de soi que chacun est persuadé d'avoir bon goût...
Pour toi Burnie, mais que va penser celui dont la culture est le foot, la chanson populaire ? Il va estimer pour sa part que tu es prévilégié, tu as un accès à la culture.
Oui, sans doute, et alors ? Où est le problème ? Ça n'empêche qu'il vit dans la vulgarité, n'a pas eu l'occasion de sortir d'une sensibilité grossière (tu vois, le moralisme de bon ton n'est apparemment pas de mon côté), et que sa vie manque des finesses dont la tienne et la mienne sont remplies... Ça ne le rend pas plus malheureux que nous, d'ailleurs. Et alors, là encore, en quoi est-ce mal de le constater ? Dois-je avoir mauvaise conscience d'être privilégié ? C'est ça que tu veux dire ? D'ailleurs quel privilège ? Ce dont j'ai nourri mon esprit, c'est essentiellement à ma curiosité que je le dois... Si ce que tu veux dire, c'est seulement que je dois les respecter, alors pas la peine de me faire la morale : je te rappelle que je suis prof, que j'enseigne à des élèves qui correspondent à cette description, et que j'emploie une partie de ma vie à précisément essayer de les ouvrir à un monde qu'ils ignorent, et surtout à réfléchir sur le monde qui les entoure avec un esprit critique débarrassé du politiquement correct...
Ce sont ceux que nous, les privilégiés de la culture - j'en suis un - nous oublions, nous laissons à l'écart, pour rester entre nous, gens de bon goût.
Et comment on fait pour sortir de ça, à l'échelle privée, individuelle ? Et en quoi en est-on responsable ? Pour ma part, comme je l'ai dit, c'est très concrètement que je suis passé à l'action, sur le plan professionnel, et le dernier site que j'ai fait, et qui m'a bouffé deux mois d'été intégralement, va dans ce sens-là (un site de culture adressé à mes élèves).... C'est pour ça que, quand on me fait la morale sur ce genre de sujet, je suis assez réactif... Mais ça ne change malheureusement pas grand chose au fossé culturel...
Or, ils ont aussi une culture, populaire, avec ses codes.
Certes, et là encore, personne n'a dit le contraire... Mais tout ne se vaut pas, et il n'empêche que cette culture populaire ne vaut en aucun cas la tienne ou la mienne, ce qui rendrait ton discours presque condescendant, car constater que, eux aussi ils ont leur culture, en dehors de se donner bonne conscience, je ne vois pas trop ce que ça apporte... Je me doute que ça n'est pas ton intention, mais reconnaître qu'il y a une culture populaire, et qu'on peut l'enrichir en mouillant sa chemise, ne change rien aux pouffes et autres victimes des inégalités sociales...
Au moment où un bourgeois pédant, ambitieux et puant peut devenir ministre après avoir pratiqué du tourisme sexuel, en bon colonialiste qu'il est, sous prétexte de ses petites misères narcissiques d'homosexuel en souffrance.
Bah, si ce n'est pas une charge ça.
Bien sûr que c'est une charge : le jour où on me verra me priver d'en faire.... Je ne le cache nullement... Et je maintiens ce vocabulaire mot pour mot, ayant suivi le bonhomme via son parcours médiatique depuis bien longtemps... Peut-être le mot "colonialiste" est hasardeux, mais pas le reste... Et encore, il est justifié par la pratique même du tourisme sexuel, attitude colonialiste par excellence...
Alors deux choses, je trouve que Mitterrand s'est complètement planté concernant Polanski, les artistes ne sont pas au-dessus des lois.
Tu me rassures...
Quant au bourgois pédant, ambitieux et puant, désolé mais je ne suis pas d'accord. Certes, parce que je suis issu d'un milieu bourgeois et que j'ai longtemps dû être pédant et puant, sans m'en rendre compte, simplement par mon vocabulaire, ma façon de m'exprimer. C'est l'action culturelle et le journalisme qui m'ont amené à être nettement plus abordable.
Là je n'arrive pas à te suivre : je ne vois pas en quoi le fait que tu aies pu être un peu comme lui (c'est en tout cas ce que tu laisses entendre) dédouane en quoi que ce soit F.M. de l'être ?! Les gros défauts que je peux avoir restent des défauts même si ce sont les miens, et ça n'enlève rien à ceux qui les ont aussi.... Excuse-moi, mais je ne saisis pas le raisonnement... En plus, quel que soient tes travers, ou les miens (j'ai bien l'équivalent de mon côté, bien sûr), F.M. est un homme public, et, que tu le veuilles ou non, ça crée des obligations, comme celle de l'exemplarité...
Quant à Mitterrand, et bien je préfère qu'il soit ministre de la culture, car au moins il sait ce que c'est, plutôt que de voir un ministre interchangeable qui n'y connaît rien à rien.
Ça n'a aucun rapport avec le sujet : ses compétences n'ont pas à entrer en ligne de compte en l'affaire qui le concerne... Ça n'est pas de ça qu'il est question. Par contre, ta phrase peut être comprise très bizarrement, car, même si je suis sûr que ça n'est pas ce que tu penses, elle peut signifier que, du moment qu'il soit compétent, peu importe son passé, ce qui serait pour le moins choquant comme vision du droit et de la justice... Cela dit, il est vrai que c'est un peu injuste de s'attaquer à lui maintenant qu'il est ministre : normalement, jamais il n'aurait dû être nommé ministre, tout simplement, si la vie politique était gérée sainement... Maintenant qu'il l'est, à vrai dire... Le responsable de sa place, ça n'est pas lui...
Enfin, concernant le tourisme sexuel, il n'en a pas fait une apologie. Bien au contraire, c'était plutôt une descente aux enfers.
Là encore, quelle drôle de vision du droit : il ne s'agit pas de savoir s'il en a fait l'apologie, mais s'il l'a pratiqué, ce qui constitue en soi un délit ! Et que ça ait été pendant une période malheureuse de sa vie n'a rien à voir là-dedans ! Ce sont les détourneurs d'attention qui ont biaisé la question dans les médias, comme d'hab, mais il faut bien comprendre que, en fait, on a attaqué FM sur des notions floues. En réalité, il faut distinguer 3 accusations différentes, de niveaux de gravité divers :
- a-t-il pratiqué le tourisme sexuel ?
- En a-t-il fait l'apologie ?
- A-t-il eu des pratiques pédophiles ?
Seule la première question a une réponse claire et certifiée, et est déjà passible de poursuites.
Mais petite précision, pour ceux qui n'ont pas dans leur entourage ou qui ont eu comme moi des amis homosexuels, quand ceux-ci évoquent les garçons, ce ne sont pas des enfants mais des jeunes gens d'une vingtaine d'années. La nuance est d'importance et il est trop facile de laisser poindre cette ambiguïté entre homosexualité et pédophilie.
C'est rigolo, tout le monde, dans cette discussion, a fait allusion à des amis homosexuels, comme pour se dédouaner ou montrer patte blanche, comme esprit ouvert crédible... On ne vous en demande pas tant les gars, et je ne parlerai donc pas de mes amis homosexuels, ça n'est pas nécessaire pour parler avec justesse de l'homosexualité... Bref, en effet, il y a eu un amalgame abominable entre homosexualité et pédophilie dans les médias (excuse-moi Deb, mais quand les journalistes audio-visuels feront-ils enfin leur boulot correctement ?). D'ailleurs, cet amalgame a aussi été utilisé par les défenseurs pour dénoncer l'opprobre. Or, en effet, tout le monde, sur ce coup-là, semble avoir oublié que l'abréviation insultante "pédé" vient de pédéraste, dont le sens éclaire beaucoup mieux ce que FM est allé faire là-bas : il s'agit d'aimer les garçons jeunes, et non les enfants pré-pubères, ce qui signifie que FM a couché avec de jeunes hommes, et non des gamins. Par contre,
des jeunes gens d'une vingtaine d'années
ça me fait sourire : disons des adolescents, c'est plus honnête, car la question de leur majorité juridique ne se posait sûrement pas... Mais ce qui est important, c'est de dissiper le malentendu à propos de la pédophilie : aujourd'hui semble considérée comme pédophile toute personne ayant eu des relations sexuelles avec des mineurs, ce qui est absurde et largement abusif. Le mot "pédophilie" devrait être réservé aux relations sexuelles avec des enfants pré-pubères, les relations sexuelles avec des adolescents devant avoir une autre caractérisation, sans doute condamnable elle aussi, mais pas selon les mêmes schémas. Sinon, on va soupçonner les adolescents ayant des relations sexuelles entre eux d'être pédophiles ? Ça n'a pas de sens. Je n'ai pas vérifié le sens juridique de ce mot, mais les médias ont cultivé à plaisir la confusion, non pour embêter le ministre, mais pour faire de l'audience, ce qui est pitoyable... Donc, faisons grâce à FM de ne pas avoir pratiqué la pédophilie, mais la pédérastie, et probablement avec des mineurs. D'ailleurs, si le but était de trouver des prostitués majeurs, pourquoi aller les chercher là-bas ? Il y avait tout ce qu'il faut à Paris... Là où c'est plus embarrassant, c'est le "consentant", dans des pays où la prostitution est un moyen de survie... Mais bon, c'est son problème... Le mien, en tant que citoyen, c'est qu'on puisse être nommé ministre malgré de telles pratiques.
Ehgdae, les fondements de l'Islam étaient cette sérénité, la découverte, la sagesse, la culture, la science.
Je ne relancerai pas le débat, mais en effet, comme Méka, je me demande dans quelle histoire bien édulcorée tu as pu trouver une représentation si lénifiante de l'Islam... Lisez-donc la sourate 9, et ouvrez des livres d'histoire... Mais je ne ferai pas d'islamophobie : le problème est à peu près le même avec toutes les religions...
Et dire qu'on aurait pu éviter tous ces malentendus si on en avait parlé "de visu", et non en différé, par l'écrit si traitre... Décidément, je crois que je vais enfin accepter l'idée de ne pas lancer de débat sur un forum : c'est trop compliqué, excessivement long (je viens de foutre en l'air un après-midi de travail), et tellement moins efficace que le dialogue direct... On aurait causé de tout ça autour d'une table, ça se serait fait peinard, et tout le monde comprendrait tout le monde...