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    Klaus Schulze

    Burnie
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    Message  Burnie Mer 29 Nov 2006 - 19:52

    Ben ouais, puisqu'on a causé de Tangerine Dream, faut bien évoquer le grand blond !

    D'autant que je le trouve globalement bien plus homogène et meilleur musicien que les 3 autres. Il est plus profond et se fouille vraiment pour pondre son univers, où il n'évite pas la difficulté, et où ses recherches lui permettent d'apporter une richesse que les 3 autres n'arrivent souvent pas à atteindre. Le boulot de production est d'ailleurs plus fignolé je crois... Il n'hésite pas non plus à prendre une longue haleine pour faire des morceaux d'une demi-heure... Son univers est souvent lent, se mettant en place peu à peu et se mouvant sur la durée.

    Bref, son meilleur opus est peut-être, comme le pensent beaucoup d'amateurs, X ("10", ou "zehn", in Deutsch, parce que c'est son 10ème opus, tout simplement, si ma mémoire ne me trahit pas). Double album très varié, aux atmosphères recherchées, et le fameux morceau en fugue très sombre, façon poète maudit (ben oui, on y croyait un peu, en écoutant ça), enregistré avec un orchestre à cordes.

    Perso, j'ai un faible pour Body Love II, que je viens d'acheter d'occase en vinyl, car le CD n'existe pas (Ah eBay, que c'est pratique). Ça craque pas mal, mais ça sonne ! Du coup, report sur PC, petit nettoyage, et zou, sur CD... D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi, sur l'exemplaire que j'ai, le titre de l'abum est Moogetique

    Si tu passes par là, mais je suppose que tu ne lis que les topics consacrés à ton travail, Xavier, j'aimerais savoir quel est ton disque de Schulze préféré...
    Burnie
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    Message  Burnie Sam 2 Déc 2006 - 15:55

    J'ai reçu Body Love (I), et c'est tout aussi bon que le II... Je dis ça comme ça en passant. J'attends Moondawn...
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    Message  kx77free Lun 11 Déc 2006 - 20:16

    Salut,

    Ce que j'aime avec K S, c'est qu'il se fout de son public, il se fait plaisir avant tout et il se permet de faire des erreurs.
    Même si sa musique est écrite , il travaille pas mal l'impro.

    J'aime tous ses albums à partir de Cyborg (1972)
    -Moondawn
    -Body Love 1 et 2
    -Mirage
    -Dune
    -Digit
    -X
    -Live
    -Time Actor
    -Time Transfert
    etc...
    jusqu'a la Tour de Babel (1987)

    mais je n'aime pas trop les albums des années quatre vingt dix (je déteste le sons des instruments samplés de cet époque)
    Et maintenant je n'ai plus le temps d'écouter de la musique..., si j'écoute un morceau de musique cela me donne envie d'en faire.

    En terme d'univers sonore, c'est clair qu'il est un précurseur en diversité et en maîtrise de l'instrument électronique.

    En tout cas il est pour moi une référence incontournable.


    a+
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    Message  Burnie Lun 11 Déc 2006 - 22:09

    Merci Monsieur Xavier ! C'est gentil d'être passé. Klaus Schulze Alcooliq
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    Message  Burnie Sam 3 Mar 2007 - 13:37

    Pour les fans, un video sur Youtube à ne pas rater :

    https://www.youtube.com/watch?v=u_jsRoeNUuo

    Schulze en plein travail ! Un superbe document filmé par la télévision allemande (mais bon dieu, qu'attendent-ils pour sortir en DVDs toutes ces émissions télé bien filmées qui sont souvent les seuls témoignages corrects de ces grands musiciens des années 70 ?), où on voit l'EMS synti AKS, les modules Moog, le Mini qui sert toujours aux leads, un ARP à gauche, un synthé bleu qui ressemble à un PPG (en 77 ?), et deux Revox. J'oubliais l'indispensable table de mixage...
    Si vous identifiez les autres, n'hésitez pas à les nommer ici !

    En tout cas, vous remarquerez que le morceau prend vraiment de l'ampleur lorsque, comme toujours, la séquence typiquement schulzienne du gros Moog entre en action. Si vous aimez ce type de séquence, vous savez ce qui vous reste à faire : acheter le génial soft d'Arturia !
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    Message  kx77free Mar 13 Mar 2007 - 20:59

    Salut,

    Merci

    Ps: la pub pour arthuria Klaus Schulze Hein86

    Pour avoir le son de Schulze il suffit d'apprécier sa musique.

    a+
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    Message  Burnie Mar 13 Mar 2007 - 21:11

    Mais oui, Xavier, c'est vrai qu'on le fait très bien aussi avec tes softs, et ta musique le démontre parfaitement... Mille excuses.
    N'empêche que le synthé d'Arturia le fait quand même très bien, que son séquenceur reprend celui de l'original... Et les presets faits par Schulze himself sont bien... Alors, je n'ai pas pu m'empêcher... Embarassed
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    Message  patrice Mar 13 Mar 2007 - 22:59

    Superbe vidéo... super le tapis poil de bête aussi...
    En tout cas l'ambiance du début est flippante...
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    Message  kx77free Mer 14 Mar 2007 - 16:18

    Salut,

    Tu as raison mais j'insiste car ce type de musique ou de felling est lié à 90% au musicien et ne dépend pas de la technique employée (virtuelle, hardware) ou du plugin.


    a+
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    Message  Burnie Mer 14 Mar 2007 - 17:59

    Et c'est tant mieux pour la musique : le talent est toujours nécessaire... Même dans l'électro que je découvre, où les sons sont si froids, où on a l'impression que tout doit sonner pareil, seuls sont vraiment écoutables ceux qui ont un univers... Les autres font tout de suite re-sucée, production quasi automatique. L'inspiration se repère tout de suite.
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    Message  Burnie Mar 26 Juin 2007 - 21:58

    Bon, depuis le crash de mon DD, j'ai perdu cettevideo que j'avais chargée... Elle n'est plus sur Youtube non plus... Quelqu'un qui l'aurait aussi chargée pourrait-il me la filer ?
    Burnie
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    Message  Burnie Ven 25 Sep 2009 - 0:23

    Bon, là encore je recycle une notice faite ailleurs, destiné à un autre public, mais si ça peut donner des repères utiles, à propos du grand blond :

    "Voilà quelqu'un qui mériterait d'être plus connu que JMJ, et dont le parcours est nettement moins décevant que celui de Tangerine Dream, car Klaus Schulze est l'autre grand représentant allemand de la musique planante de synthétiseur, et a continué sur sa lancée, même s'il a fait quelques concessions... Par rapport à Tangerine Dream, si on reste dans les années 70, sa musique se caractérise par une plus grande richesse sonore, un plus grand éventail de couleurs, plus de puissance évocatrice, et par la présence de solos (au MiniMoog bien souvent), d'ailleurs improvisés. Les plages sont souvent aussi plus longues, plus rythmées, mais de façon très répétitive, au point qu'on peut trouver ça trop pressant, et lassant ou fatigant, selon sa sensibilité... Guitariste et batteur au départ, Klaus Schulze a participé à Tangerine Dream (le premier album) et à Ash Ra Tempel, avant de se lancer dans une carrière solo à partir de 1971, ce qui n'empêche pas des collaborations diverses. Seul derrière ses machines, il produit une musique originale, dessinant des paysages sonores hypnotisants, battis la plupart du temps autour d'une progression paroxystique, un peu comme un raga indien, démarrant doucement par des vagues de nappes douces, et montant peu à peu, accélérant le rythme qui est alors marqué par une batterie ou une boîte à rythmes, jusqu'à des séquences très soutenues et rapides. Le voir en concert de cette époque (cf. youtube) est assez fascinant, car le nombre de synthétiseurs de tous types réunis autour de lui est impressionnant, et représentait une fortune... Sa production étant énorme (plus de 80 disques solo ! Sans compter les collaborations...), et sa musique n'étant guère écoutable gratuitement sur le net, je vais me limiter aux quelques albums qui ont fait sa gloire et sont devenus des classiques... Les premiers albums ne sont pas considérés comme les meilleurs. Le tout premier, Irrlicht (1972), est sombre, froid, monotone parce que monochrome, dessinant de grandes étendues planes où il ne se passe pas grand chose. Ensuite, Cyborg (1972) continue dans la même lignée monotone, mais en mieux, puis Picture Music (1973) et Black dance (1974) affirment son style qui s'enrichit peu à peu, pour arriver aux albums les plus réputés :

    - Timewind (1975) : deux morceaux de 30 et 28 minutes dont le premier, "Bayreuth return", illustre le schéma décrit ci-dessus, avec une rythmique (sans batterie) répétitive jusqu'à l'obsession, tandis que parmi les sons mêlés (nappes en avant-plan et séquences à l'arrière-plan) soufflent des vents synthétiques. Le deuxième ("Wahnfried" 1883) reste un enchaînement de vagues qui ne débouchent pas sur une montée rythmique, mais déploient un paysage informel, ample, empilant des nappes d'accords, parcouru lui aussi par d'intenses souffles. Deux longs voyages foisonnants et lancinants mais linéaires, dotés d'une certaine monotonie, où l'on sent l'improvisation en une fois... Contrairement à sa renommée, ce disque n'est donc pas le meilleur de Schulze, mais il est le premier de ce style, marquant la maturité créatrice du musicien, et sera suivi par des chefs d'oeuvres du genre...
    - Moondawn (1976) : là aussi deux morceaux, de 27 et 25 minutes, mais plus inspirés que le précédent album, moins linéaires, et bénéficiant d'une meilleure qualité sonore. L'ajout d'une batterie, jouée par Harald Grosskopf, apporte plus de force à la musique. Le premier, Floating, est plus varié que "Bayreuth return", plus souple aussi dans la rythmique menée par la batterie (on peut trouver les cymbales trop présentes...), avec des variations plus perceptibles et plus belles, et mené par les séquences épaisses et moelleuses du modulaire Moog qui, récemment acquis, accompagne désormais la plupart des compositions. Le deuxième, "Mindphaser", qui commence par une atmosphère douce, évanescente et assez pure, se transforme d'un coup vers la douzième minute, par l'arrivée de la batterie vivante et intense, donnant alors au morceau un grand souffle souligné par un accord d'orgue tenu tout du long... Morceau puissant, enivrant, tendu et plein d'énergie, parmi les plus efficaces de Schulze, mené par une rythmique de plus en plus rapide et proche de la transe.
    - Body love (1976) : bien que ce disque soit à l'origine la musique d'un film pornographique du même nom, il est néanmoins un album de Schulze à part entière, et en plus l'un des meilleurs, composé de trois morceaux, 13, 11 et 27 minutes, très différents les uns des autres, et tous les trois aussi puissants et hypnotiques. Le premier, "Stardancer", commence avec une introduction puissante et superbe, où des coups de batterie (toujours Grosskopf), comme des coups de tonnerre, déchirent violemment les choeurs synthétiques du mellotron qui ouvraient le morceau dans une douceur tendue... Puis la rythmique se met en place, le "Big Moog" lance une séquence monocorde et le voyage démarre, jusqu'à une fin brutale... Blanche, qui suit, débute par des accents de piano nostalgique dont l'écho se perd sur un rivage où l'on entend s'affaler les vagues d'une mer inconnue. Puis peu à peu une séquence se met lentement en place, venant de loin, portant le solo de Schulze (il y en a toujours dans ses morceaux), qui résonne dans une sorte de solitude calme et exotique. Un très beau morceau contemplatif et lent. "P.T.O.", qui occupait la deuxième face du vinyle, après ces deux morceaux de longueurs moyennes, nous mène vers un nouveau voyage de près d'une demi-heure. S'il débute un peu comme Blanche, sur choeurs de mellotron et petits bruits fourmillant dans le quasi silence, la séquence qui arrive et s'installe autour de la cinquième minute dessine une autre destination qui intensifie rapidement une rythmique répétitive et hypnotique, appuyée par la batterie, qui reste discrète. Peu à peu, l'avancée s'accélère au rythme du solo, un peu, comme je l'ai déjà dit, à la manière d'un raga. Mais à la vingt-et-unième minute, une rupture violente coupe cette épopée pour repartir sur un nouvel espace de nappes synthétiques douces, sans rythmique marquée, avant de s'éteindre... La version CD propose en bonus un morceau portant le nom du réalisateur du film Lasse Braun, et je le mentionne car c'est un morceau original valant très largement une publication sur disque...
    - Mirage (1977) : Plus linéaire que le précédent, il comporte deux morceaux de près d'une demi-heure, longues plages doucement progressives, sans aucune percussion. Le premier, "Velvet voyage", commence de façon lugubre, avec des cris de synthés comme des oiseaux inquiétants, puis, après un temps assez long, une séquence de Moog, étincelant dans l'aigu cette fois, prend le relais et apporte une autre tonalité au morceau. Le deuxième, "Crystal Lake", commence tout de suite par une séquence du même genre, mais en avant plan, qui restera presque tout au long du morceau, globalement plus chaleureux... Dans les deux cas, ça fourmille de sons divers, formant une pâte riche, foisonnante, dans laquelle l'imaginaire s'enfonce facilement... Dans l'édition CD, le "bonus track", "In cosa crede chi non crede?", est un morceau de 20 minutes aussi intéressant, d'atmosphère plus légère, délicate, avec des sons lointains...
    - Body love II (1977) : En faisant le premier "Body love", Schulze avait amassé suffisamment de matériau pour un deuxième disque. C'est pourquoi il fit ce deuxième volet qui n'a rien à envier au premier, dont un titre est proposé dans une version différente : "Stardancer II" (deuxième morceau de l'album), toujours aussi puissant. La première face du vinyle était occupée par "Nowhere-now here", un morceau de 28 minutes à l'introduction magnifique, l'une des plus belles que Schulze ait faites, vous emmenant dans un voyage d'exploration dont la progression serait difficile, au rythme lancinant mais lent, pesant et beau. Un des très beaux moments de la discographie de Schulze. Puis tout à coup, au bout de 14 minutes, tout change, le rythme devient rapide, et la musique est globalement moins passionnante, sans doute un peu trop répétitive, malgré le solo de synthé, mais hypnotisante... Le dernier morceau de l'album est "Moogetique", avec une ambiance glaciale, sombre, morbide, où des sons informes et souvent lointains sont noyés dans la réverbération. Morceau pas très intéressant...
    - X (1978) : c'est-à-dire "10" en chiffres latins ("zehn" en allemand), parce que c'est tout simplement le dixième album de Schulze. Il s'agit d'un double album, et le dernier de cette période d'inspiration forte, avec toujours Harald Grosskopf à la batterie. L'édition Cd a un gros avantage sur celle sur vinyle, car les morceaux coupés à cause des limites des faces de cette dernière se trouvent en intégralité sur les CD. On retrouve le même genre de réalisations que sur les albums précédents, dans des morceaux puissants, toujours hypnotiques et répétitifs, avec un pâte sonore riche, foisonnante, comme "Friedrich Nietzsche" (près de 25 minutes à un rythme frénétique), ou "Georg Trackl", qui commence presque dans le style des meilleurs Tangerine Dream, par l'arrivée douce d'une séquence plutôt lente et grave qui sous-tend le synthé solo, avant que le paysage s'enrichisse de nouveaux sons, et que la batterie à nouveau trace une ligne obstinée sur laquelle viennent se greffer d'autres séquences plus aiguës, qui prennent la place habituelle des solos, renforçant la puissance hypnotique de la musique qui évolue très peu pendant les 26 minutes du morceau... On retrouve un rythme plus frénétique dessiné par une séquence au Moog et par la batterie dans le morceau suivant "Frank Herbert" (11 minutes). En revanche, les autres paysages sonores du double album changent heureusement d'ambiance (je dis ça à cause de l'impression de répétition d'un album à l'autre) en apportant du nouveau. En effet, dans "Friedemann Bach", même si peu à peu une nouvelle séquence du Moog définit le squelette du morceau au bout de quelques minutes, la batterie a cette fois un autre rôle, soliste et anarchique, car elle intervient au même titre que les nappes de synthé, par moments, ici ou là, pour asséner des roulements isolés. Ce qui change radicalement l'ambiance de ce morceau, c'est que la séquence n'évolue pas, et surtout on entend des échos de violon et de violoncelle très réverbérés, ce qui produit une atmosphère onirique proche du cauchemar (à la fin notamment, quand tout ce qui est mélodique se dissout), et un paysage inouï particulièrement étrange et froid. C'est intense et beau, bien qu'inquiétant et rebutant au premier abord. Le deuxième CD, comme le deuxième disque vinyle, s'ouvre sur un morceau de bravoure, d'un type inédit chez Schulze. En effet, de plus de 28 minutes, "Ludwig II von Bayern" se permet de faire jouer une séquence par un orchestre à cordes, tandis que la partie soliste est aussi jouée par des violons, accompagnées tout de même par les sons synthétiques mais discrets du Moog, notamment, et des bruits spatiaux de l'EMS AKS (petit synthé modulaire spécialisé dans les bruits en tous genres, que Schulze a beaucoup utilisé). Comme la partition est très sombre, le résultat est somptueux, l'une des plus belles musiques créées par Schulze ! Le passage en fugue qui s'étend de 4'35" à 6'30" est sublime... La surprise qui survient alors est d'autant plus grande et frustrante, car à partir de la septième minute, quand les lignes mélodiques faciles d'accès et grandiloquentes se sont tues et ont laissé place à un gouffre où les synthétiseurs reprennent le dessus par des souffles glacés et angoissants, les cordes deviennent sinistres, tendues, comme désorientées, désespérées, puis, après une lente chute sinueuse (vers 11 '), sombrent dans le coma. En effet, à partir de ce moment, et pendant 7 minutes, l'orchestre ne fait plus que deux notes indéfiniment répétées, oscillant de l'une à l'autre à un rythme métronomique morbide. Seuls des sons d'une vie synthétique grouillante et glaciale anime le paysage sonore, avant que le thème du départ revienne enfin, mais beaucoup moins généreux et plus triste encore, ne sortant plus d'une froideur profonde, le devant de la scène étant cette fois occupé par la séquence au Moog sur une seule note et la batterie qui se joint à la curée... Bref, si vous en voulez encore, écoutez ce chef d'oeuvre absolument unique, imité par personne... Sur le vinyle, si, lessivé par un tel voyage, on avait encore le courage de tourner le disque pour mettre la face B, on découvrait "Heinrich von Kleist", d'une durée de 29'32" ! Dans la même inspiration que "Friedemann Bach", avec là encore du violon et du violoncelle (au début), on entre à nouveau dans un univers froid, lent, pesant et pourtant aéré par une réverbération qui ouvre de grands espaces. Sur fonds de nappes d'un synthé lumineux, plein de petits événements sonores surviennent, des objets aux vies étranges vous frôlent dans un voyage sur une planète où rien n'est connu. C'est triste et lugubre, mais c'est beau. X est sans doute l'album le plus passionnant de Klaus Schulze, et un aboutissement de son inspiration qui s'essoufflera à partir de l'album suivant..."

    Le but est de donner une chronologie et quelques conseils d'écoute...

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