La série égotiste continue : voilà mes impressions à la (re-)découverte de cet instru virtuel, qui ne m'avait pas emballé la première fois que je l'ai essayé il y a quelques années.
D'abord, c'est vrai que l'allure, même si elle est fidèle à l'original, ce qui est conforme à l'idée que je me fais de ce que doit être la GUI d'une émulation, fait un peu gadget, parce que l'Arp Odyssey dont l'Oddity est la réplique virtuelle avait lui-même ce côté jouet, avec ses faders de couleur acidulée façon M&M's. Mais ça a le mérite de clairement s'identifier au modèle. Donc, de ce côté, rien à redire, si ce n'est que l'instru original n'est visuellement pas flatteur.
Ensuite, comme, hormis quelques sophistications permises par l'informatique, l'Oddity reste conforme aux limites de l'Odyssey, c'est-à-dire qu'il n'a pas d'effets ajoutés, le son reste résolument mono, centré entre les enceintes, sans panoramique, sans reverb ni delay, ce qui est un peu frustrant, car cela suppose de lui ajouter des effets extérieurs si on veut le spatialiser et lui donner l'ampleur souhaitée, et à l'instar de plein d'autres émulations d'analos réputés, on n'aurait pas craché sur des ajouts comme un arpégiateur, par exemple. Cette absence de tout ce qui enjolive le son est ce qui m'avait frustré à la première écoute, parce que, comme pas mal de presets font synthé pouet-pouet, entre Bontempi et Casio de supermarché au moment des fêtes, j'avais cru l'engin peu intéressant.
Toujours pour le desservir, le chargement des presets suppose d'ouvrir à chaque fois le menu déroulant, de le faire défiler jusqu'au preset choisi, ce qui n'est pas très pratique et j'aurais aimé qu'un raccourci clavier facilite la chose (sans regarder le mode d'emploi, pour le moment, je n'en ai pas encore trouvé en tout cas). De même, pour changer de banque, il faut à chaque fois passer par le menu "load", là où un glisser-déposer suffit avec impOSCar.
En plus, on ne peut pas sauvegarder des presets séparés, mais seulement au format banque, ce qui est vraiment chiant.
Enfin, la palette sonore n'est pas très riche : ça n'est pas une bête à tout faire, même si on peut l'utiliser facilement.
Donc, apparemment un instru plutôt pas très attirant et des possibilités sonores assez banales, ressemblant à pas mal de synthés basiques...
Seulement voilà, cette émulation, comme vous l'avez déjà lu un peu partout, est très réussie, et même, certains le prétendent, meilleure que l'original. Et c'est ce qui rend cet instrument attachant ! Car quand on le parcourt vraiment, qu'on l'écoute brut, en l'absence de tout effet, il a un grain propremnt stupéfiant de réalisme électronique. Les composants sont là, et cette présence est jouissive. Le son n'est pas très sophistiqué, mais c'est le son d'un vrai analogique, cru, avec ses oscillos un peu crades qui réagissent comme des vrais (je n'en ai jamais eu sous les doigts, je dois le reconnaître honnêtement, mais quand ça se rencontre, ça se sent tout de suite). Et l'illusion est, je crois, parfaite.
Voilà pourquoi j'aime beaucoup ce synthé, malgré le fait qu'il sonne plutôt 80's, ce qui n'est pas ma tasse de thé, qu'il soit plutôt simple sur le plan sonore, et dénué de tout ce qui pourrait en épaissir et enrichir le son. Car il a un grain épatant. C'est, entre autres choses, un plaisir d'entendre comment le fait d'appuyer sur une touche supplémentaire alors qu'une note est jouée, fait changer le son de départ, comment ça en modifie l'intensité, comment leur interaction produit des irrégularités d'ailleurs difficilement prévisibles quand on ne maîtrise pas l'engin. On croirait du hardware. Soit dit en passant, si vous vouliez appuyer sur plus de deux touches en même temps, ça ne vous servirait à rien, car l'Oddity est, au mieux, duophonique...
Bref, c'est un instrument paradoxal, car il n'est pas génial, et en même temps il est quasiment indispensable quand on aime vraiment le son d'un synthétiseur.
Je ne sais pas si je l'utiserais dans une compo un jour, ni même si j'en jouerais, parce qu'il ne sonne pas dans mon style, mais je sais que j'adore le faire juste sonner. Et bizarrement, c'est un de mes préférés, à cause de son contact très physique.
Pour info : à l'heure qu'il est, il y a "seulement" 7 banques de 64 presets disponibles.
D'abord, c'est vrai que l'allure, même si elle est fidèle à l'original, ce qui est conforme à l'idée que je me fais de ce que doit être la GUI d'une émulation, fait un peu gadget, parce que l'Arp Odyssey dont l'Oddity est la réplique virtuelle avait lui-même ce côté jouet, avec ses faders de couleur acidulée façon M&M's. Mais ça a le mérite de clairement s'identifier au modèle. Donc, de ce côté, rien à redire, si ce n'est que l'instru original n'est visuellement pas flatteur.
Ensuite, comme, hormis quelques sophistications permises par l'informatique, l'Oddity reste conforme aux limites de l'Odyssey, c'est-à-dire qu'il n'a pas d'effets ajoutés, le son reste résolument mono, centré entre les enceintes, sans panoramique, sans reverb ni delay, ce qui est un peu frustrant, car cela suppose de lui ajouter des effets extérieurs si on veut le spatialiser et lui donner l'ampleur souhaitée, et à l'instar de plein d'autres émulations d'analos réputés, on n'aurait pas craché sur des ajouts comme un arpégiateur, par exemple. Cette absence de tout ce qui enjolive le son est ce qui m'avait frustré à la première écoute, parce que, comme pas mal de presets font synthé pouet-pouet, entre Bontempi et Casio de supermarché au moment des fêtes, j'avais cru l'engin peu intéressant.
Toujours pour le desservir, le chargement des presets suppose d'ouvrir à chaque fois le menu déroulant, de le faire défiler jusqu'au preset choisi, ce qui n'est pas très pratique et j'aurais aimé qu'un raccourci clavier facilite la chose (sans regarder le mode d'emploi, pour le moment, je n'en ai pas encore trouvé en tout cas). De même, pour changer de banque, il faut à chaque fois passer par le menu "load", là où un glisser-déposer suffit avec impOSCar.
En plus, on ne peut pas sauvegarder des presets séparés, mais seulement au format banque, ce qui est vraiment chiant.
Enfin, la palette sonore n'est pas très riche : ça n'est pas une bête à tout faire, même si on peut l'utiliser facilement.
Donc, apparemment un instru plutôt pas très attirant et des possibilités sonores assez banales, ressemblant à pas mal de synthés basiques...
Seulement voilà, cette émulation, comme vous l'avez déjà lu un peu partout, est très réussie, et même, certains le prétendent, meilleure que l'original. Et c'est ce qui rend cet instrument attachant ! Car quand on le parcourt vraiment, qu'on l'écoute brut, en l'absence de tout effet, il a un grain propremnt stupéfiant de réalisme électronique. Les composants sont là, et cette présence est jouissive. Le son n'est pas très sophistiqué, mais c'est le son d'un vrai analogique, cru, avec ses oscillos un peu crades qui réagissent comme des vrais (je n'en ai jamais eu sous les doigts, je dois le reconnaître honnêtement, mais quand ça se rencontre, ça se sent tout de suite). Et l'illusion est, je crois, parfaite.
Voilà pourquoi j'aime beaucoup ce synthé, malgré le fait qu'il sonne plutôt 80's, ce qui n'est pas ma tasse de thé, qu'il soit plutôt simple sur le plan sonore, et dénué de tout ce qui pourrait en épaissir et enrichir le son. Car il a un grain épatant. C'est, entre autres choses, un plaisir d'entendre comment le fait d'appuyer sur une touche supplémentaire alors qu'une note est jouée, fait changer le son de départ, comment ça en modifie l'intensité, comment leur interaction produit des irrégularités d'ailleurs difficilement prévisibles quand on ne maîtrise pas l'engin. On croirait du hardware. Soit dit en passant, si vous vouliez appuyer sur plus de deux touches en même temps, ça ne vous servirait à rien, car l'Oddity est, au mieux, duophonique...
Bref, c'est un instrument paradoxal, car il n'est pas génial, et en même temps il est quasiment indispensable quand on aime vraiment le son d'un synthétiseur.
Je ne sais pas si je l'utiserais dans une compo un jour, ni même si j'en jouerais, parce qu'il ne sonne pas dans mon style, mais je sais que j'adore le faire juste sonner. Et bizarrement, c'est un de mes préférés, à cause de son contact très physique.
Pour info : à l'heure qu'il est, il y a "seulement" 7 banques de 64 presets disponibles.
Dernière édition par le Dim 21 Mai 2006 - 0:55, édité 1 fois