Petit test du Korg M3
Impressions au déballage
Premier choc quand on soulève le carton contenant le synthé : c'est lourd ! Au déballage, on comprend pourquoi : la coque du M3 est quasiment entièrement fabriquée en métal, ce qui donne une impression de solidité que je n'avais encore jamais ressentie avec du matériel MAO bas/milieu de gamme.
Esthétiquement, je comprends qu'on puisse ne pas aimé, le M3 ressemble à un tableau de bord d'un avion. Mais les nombreux bouton et surtout l'écran tactile laissent présager un contrôle aisé des paramètres du synthé.
Premières impressions au démarrage et premiers essais
Je branche la machine et la mets en marche grâce au gros bouton situé en face arrière. Deuxième choc : c'est long ! La vitesse de démarrage du M3 lui-même est relativement correcte, mais il charge en plus les nouvelles banques de sons, ce qui rallonge le délai avant de pouvoir jouer. Ce chargement des banques additionnelles au démarrage est heureusement optionnel.
Puis je commence à jouer : troisième choc : ça sonne ! Il faut dire qu'on démarre en mode combinaison : il s'agit d'un empilement de deux à seize programmes, avec pour de nombreuses combinaisons le déclenchement d'une piste batterie ainsi qu'éventuellement d'un accompagnement KARMA (là, j'avoue ne pas pouvoir donner pour l'instant plus de précision, la programmation du système KARMA étant plutôt complète et complexe).
En mode programme, pas de déception, les sons sont de corrects à excellents. Là il faut bien distingué les sons de bases du M3, qui sont corrects mais pas exceptionnels si on les utilisent en solo, et les sons qui ont été ajouté gratuitement pas Korg pour la mise à jour en version 2. Il s'agit des kits de batterie, des cuivres et des bois. Pour ces deux dernières catégories, c'est le bonheur, les sons sont très bien enregistrés et très expressifs, le jeu bénéficiant avantageusement de l'aftertouch. Quant aux kits de batterie, ils sonnent bien, mais quelques éléments auraient mérité plus d'attention, comme les caisses claires et les charleys, dans les niveaux bas de vélocité (pas assez fins).
J'étais habitué à des banques de sons tenant sur plusieurs Go, et me voilà avec une banque comprenant beaucoup de sons sur très peu d'espace mémoire, et qui sonnent. Etonnant non ? Ce qui me fait conclure que la taille des banques est en grande partie un argument commercial. Pas entièrement, car il est vrai qu'une fois l'attaque du son passée, on peut parfois deviner un bouclage, mais c'est rare et pas gênant pour la plupart des sons, même pour des solos.
Quelques exemples :
http://acapella.harmony-central.com/attachment.php?attachmentid=279925&d=1227406201
http://acapella.harmony-central.com/attachment.php?attachmentid=279926&d=1227406230
http://acapella.harmony-central.com/attachment.php?attachmentid=279928&d=1227406939
http://acapella.harmony-central.com/attachment.php?attachmentid=279929&d=1227406956
http://acapella.harmony-central.com/attachment.php?attachmentid=279930&d=1227406978
http://acapella.harmony-central.com/attachment.php?attachmentid=279934&d=1227407625
http://acapella.harmony-central.com/attachment.php?attachmentid=279935&d=1227407678
http://acapella.harmony-central.com/attachment.php?attachmentid=279936&d=1227407729
Impressionnant, non ?
Le séquenceur
C'est en grande partie pour le séquenceur (mais aussi pour les sons classiques offerts avec la mise à jour) que j'ai choisi le M3. Il s'agit d'un séquenceur inspiré du monde logiciel : une fenêtre principale d'arrangement ainsi que d'un piano-roll pour l'édition plus fine.
La première utilisation n'est pas simple, mais avec l'habitude, toutes les tâches deviennent assez aisées et rapides d'exécution.
Les effets
Tous les effets nécessaires sont présents et de qualité correcte. Le nombre d'effets utilisables simultanément est cependant assez limité (5 effets en insertion, 2 effets send et 1 effet global).
L'échantillonneur
Je dispose de 320 Mo de RAM. Ça parait peut quand on a l'habitude de banques de sons informatiques pesant plusieurs Go ! Mais non, je m'en sort. Le seul inconvénient est encore ici le temps de chargement des échantillons.
A noter la possibilité de charger des banques au format Soundfont !
Alors, un Korg M3 ou un bon séquenceur et des banques de sons ?
J'en viens maintenant à la conclusion. Je souhaitais m'affranchir du PC pour composer. Il est clair que je n'y parviens pas à 100%. Le M3 et son séquenceur permettent à un pianiste averti de TOUT faire. Pour quelqu'un comme moi qui ne joue pas "couramment", l'édition proposée par le séquenceur interne du M3 n'est pas toujours suffisante.
La limitation du nombre d'effets est pour moi un bien : je me contente du nécessaire et apprends à utiliser au mieux les différents types d'effet.
Quand aux sons, ma foi, ça vaut bien pas mal de banques payantes. J'ai comparé le rendu du M3 à celui de la banques Eastwest Symphonic Orchestra Silver, et à part pour les cordes (surtout en solo, mais aussi les ensembles), le M3 est meilleur (plus d'expressivité et de chaleur). Pour les cordes, je vais avoir recours à d'autres banques.
J'utilise donc le M3 pour construire les morceaux, chercher des idées et jouer ! J'y prends beaucoup de plaisir. Une fois un morceau posé, j'exporte en MIDI et j'édite le fichier MIDI avec Cubase SE contrôlant le M3.
Conclusion
Les avantages du synthé par rapport à l'ordinateur ? Pas de plantage, pas de problème de puissance de la machine, un travail sur ordinateur limité (mais pas éliminé totalement), pas de mises à jour continuelles du séquenceur et des plug'ins, pas de protections contraignantes, un très bon rendu, un accès rapide à tous les paramètres, un plaisir de jeu inégalé.
Les avantages de l'ordinateur par rapport au synthé ? Avant tout une édition plus aisée des séquences.
Quant au prix, il est vrai qu'il est assez impressionnant, et clairement plus élevé que pour un PC. Mais mon PC sera difficile à revendre une fois obsolète et je devrais en racheter un régulièrement pour pouvoir utiliser mes logiciels mis à jour pour le dernier système d'exploitation, et des logiciels toujours plus gourmands en terme de puissance.